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La Vidange du Lac

       C’est dans la lumière encore rougeoyante de l’aube, que les premiers pêcheurs se sont mis en œuvre au lac pour une matinée exceptionnelle. L’objectif du jour était de terminer la vidange de l’étendue d’eau en sauvant un maximum de ses habitants. Nous avons suivi, pas à pas, les opérations pour un reportage comme nous aimons les réaliser et vous les faire partager.
Précédemment, le niveau du lac avait déjà été réduit de moitié… Très tôt ce mercredi matin, les vannes permettant l’évacuation des eaux vers l’Aude étaient rouvertes et une équipe se mettait en place pour récupérer un maximum d’alevins à la grille de sortie. D’autres bénévoles mettaient à profit l’attente des techniciens de la Fédération de Pêche et du matériel de sauvetage, pour sortir de la vase et des bords les immondices  qui souillaient  l’étendue d’eau.

Les Préparatifs

Dès son arrivée, Henri Chavanette, hydrobiologiste chargé de missions à la Fédération, faisait un point avec les principaux responsables de la Société de Pêche Trébéenne : définissant le déroulement des opérations, les tâches à effectuer et le nombre d’hommes nécessaire. Deux autres membres de la Fédé l’avaient rejoint.

Lors du breafing général, Henri Chavanette  mettaient en exergue quelques points cruciaux: la durée de vie des poissons hors de l’eau étant limitée, il appuyait sur  l’importance d’agir rapidement. Plusieurs postes, tels que la table d’enregistrement des poids, mesures et quantités étaient mis en place. D’autres trébéens devaient se charger du marquage des poissons (qui permettra dans l’avenir des études des populations aquatiques) et de l’application d’un désinfectant après l’acte.  La première contribution des bénévoles trébéens venus nombreux s’est présentée en une chaîne humaine pour remplir les containers.  Plusieurs contenants,  alimentés en oxygène, étaient ainsi fin prêts pour accueillir les poissons par types d’individus.

En chef d’orchestre de cette opération d’envergure, le technicien de la Fédé, exposait ensuite les consignes pour ceux qui allaient participer à cette mission sauvetage pratiquée à la pêche électrique au cœur des manœuvres . Tous ceux qui intervenaient dans l’eau devaient impérativement enfiler des waders en néoprène et gants en caoutchouc, afin d’être protégés par ces isolants des décharges électriques. Les épuisettes en alu étaient bannies au profit de celles mises à disposition disposant d’un manche de bois. A son tour Henri Chavanette s’équipait de son matériel : Un wader bien évidemment, un boitier contenant des batteries capables de transmettre  à l’anode (cercle au bout d’une tige sur nos photos) des charges de 200 à 380 volts. Un procédé qui assomme seulement et momentanément le poisson.

En action…

L’équipe opérationnelle intervenait tout d’abord dans la vase au milieu du lac pour la récupération de quelques individus  dont une anguille que vous pouvez apercevoir sur l’une de nos photos.

La vidange du lac était alors stoppée, et la partie la plus sportive de cette matinée pouvait alors commencer….

C’est sur le  1/5ème environ  du lac, plus profond coté pont de l’Aude, que les hommes ont pris place. Une poignée d’entre eux, avaient en charge le filet, qui tendu d’un bord à l’autre permettait de réduire peu à peu la zone d’intervention et faciliter ainsi le travail de ceux qui récupéraient les poissons.  Comme s’y attendaient les responsables de l’association de pêche locale, leurs craintes étaient bien fondées,  et parmi les carpes, gardons, brochet … les indésirables silures étaient bien là . Une trentaine de ces carnassiers ont été retirés, dont le plus monstrueux qui affichait les 1, 80 mètre et 60kg, suscitant, lors de sa prise, des exclamations parmi les spectateurs massés sur les berges.

Destinations des poissons

Le pisciculteur qui était là pour récupérer les truites, qu’habituellement il vient déverser, avait fait le déplacement pour rien puisque seulement 2 de ces poissons ont été trouvés. Nombre de carpes, brochets et autres ont été évacués dans les eaux de l’Aude où ils poursuivront leur destin, jusqu’à ce que l’appât d’un pêcheur leur soit fatal. Les silures sont partis en direction d’un étang à Bram qui est en gestion « No Kill » (pas tué),  autrement dit : où la pêche se pratique seulement avec remise à l’eau des prises. Nous avons  été très surpris par quelques autres habitants sortis du Lac : en effets nous avons découvert des écrevisses de Louisiane et des anodontes (grosses moules). Ces dernières  ne sont pas comestibles, mais sont bénéfiques pour le lac par leurs capacités à filtrer l’eau.

Bilan de la matinée

Après plus d’une heure d’actions intenses venait l’heure du bilan pour le représentant de la Fédé : sur le plan humain, Henri Chavanette estimait que les intervenants trébéens avaient été très efficaces. L’estimation du sauvetage est de 700kg de poissons, un volume que l’hydrobiologiste avait envisagé à la baisse, en tenant compte du fait que le lac, ayant un liner en son fond, ne permet pas l’échange qui se produit entre l’eau et la terre dans les lacs naturels. En détails : 2 truites, un brochet (1mètre, 8kg environ), 2 anguilles, un millier de gardons, 124 carpes, 30 silures.

A midi tout ce petit monde passait à table pour un déjeuner requinquant après tous ces efforts.

Ils ont dû y revenir….

Mais en fait l’histoire ne se termine pas là… en effet, en début d’après-midi les pêcheurs trébéens s’aperçoivent qu’un « chasseur » est encore en activité dans la poche d’eau  restante. Les professionnels n’étant plus là, les dirigeants de l’association prennent la décision de vider totalement cette enclave. N’ayant plus de moyens techniques à disposition, ils ont fait appel aux pompiers trébéens et  à leur matériel de pompage pour descendre encore le niveau. Ce sont encore une dizaine de silures, une trentaine de carpes et des petits poissons à profusion qu’ils ont évacués du lac.  

Ce soir, il ne reste que 30 à 40cm d’eau, et les pêcheurs Trébéens de l’AAPPMA, ne veulent pas s’arrêter là, il n’est pas question pour eux qu’il puisse rester un seul silure dans le lac. Alors demain matin, ils se remettront au travail pour que le lac soit un total « no fish land » et n’héberge plus aucun habitant.

La date de remise en eau n’est pas encore déterminée, et une éventuelle étape de nettoyage est à l’étude. A suivre …. 

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