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Jean Fabre

2005

jean-fabreJean Fabre que les Trébéens ont maintes fois pu applaudir dans son interprétation du Jacouti  a choisi Trèbes pour y vivre une retraite tout d’abord active, puis aujourd’hui plus paisible.
Cet ancien fonctionnaire de Police a fait revivre par la bouche et sous les traits du Jacouti « lou patouès » qui a accompagné notre jeunesse dans les propos de nos grands-parents.

Catalan d’origine, il a vécu jusqu’à sa 10 ème année dans un contexte où seulement l’instituteur parlait français.

C’est à Quillan, alors qu’il s’étonne d’entendre parler la langue française au quotidien, qu’il fait connaissance avec l’Occitan, pratiqué par les anciens.

Immédiatement séduit par cette langue qui chante, il perd très vite son accent catalan et trouve déjà un vif intérêt à la pratiquer en dialoguant avec les aînés. Il découvre avec amusement l’usage des surnoms, souvent liés à des particularités physiques ou à des traits de caractère.

A 14 ans en 1945 sur les ondes de Radio Toulouse, il entend pour la première fois « La Catinou » : ce personnage pittoresque qui parle en patois créé par Charles Mouly. Sous le charme de ce langage, par lequel la moindre plaisanterie prend une autre dimension et les grossièretés deviennent boutades, il deviendra un auditeur fidèle de l’émission. « lorsque devant ce succès radiophonique, la Catinou a été adaptée à la scène , je ne manquais pas une représentation dès que la troupe se produisait près de Quillan. Cela sans jamais penser qu’un jour … »

Jean Fabre exprime avec regret, la perte un peu plus chaque jour de ces traditions par lesquelles les anciens transmettaient leurs savoirs et leurs valeurs. «  Les générations ne cohabitent plus comme avant, la télé détruit les rapports humains et la cellule familiale. Le «  Cantou »  par exemple ( ce rassemblement des plus âgés comme ont peut encore le voir parfois à Trèbes , aux abord du pont du Canal ) se perd de plus en plus et avec, cette tradition de donner des surnoms »

C’est à Malves, alors qu’il était président du Comité d’animation, que ce nostalgique du passé, apprend qu’une troupe de théâtre amateur d’Alairac propose dans son programme une interprétation de Catinou et Jacouti ( qui était limitée à ce moment à juste une petite partie du spectacle.  «  je les ais fait venir et afin de meubler l’entracte, je me suis mis à raconter des histoires ».

René Massé qui interprète le rôle de Catinou, s’est souvenu de cet intermède et lorsque l’acteur qui jouait Jacouti a abandonné son rôle, il l’a tout naturellement proposé à Jean. 

catinou-et-jacouti2Ce fut un tournant pour cette troupe qui présentait jusqu’alors un théâtre très éclectique composé de divers thèmes. Rejoignant le souvenir que Jean Fabre a conservé de ce qu’était la Catinou, cette compagnie d’amateurs va créer un nouveau spectacle totalement axé sur ces deux personnages bien de chez nous. En 1994 est née la pièce «  les élections municipales »

Jean Fabre parle avec tendresse de ces personnages «  Catinou a ce que l’on appelle une forte personnalité, une de ces femmes que l’on rencontrait dans nos campagnes et que l’on disait «  porter le pantalon ».  Mais sous son aspect autoritaire on perçoit un être attendrissant plein d’émotions et de sentiments comme la jalousie ou l’inquiétude. Même si elle « rouspète » souvent contre son mari, elle l’aime son Jacouti.

Lui, Le Jacouti il est lymphatique, « il ne faut pas remettre à demain ce qu’un autre peut faire le jour même », quelque peu mythomane, il aime bien « lever le coude », il dit d’ailleurs qu’il  » boit pour oublier qu’il boit ». Mais il est beaucoup moins bête qu’il n’en a l’air et manipule son monde pour suivre son petit bonhomme de chemin. Très attaché à ce personnage jean Fabre reconnaît avoir en commun avec lui, un même coté farceur.   

D’autres truculents personnages contribuaient aux aventures de Catinou  et d’autres comédiens amateurs ajoutaient par leur talent au cocasse des situations. : la Phrasie , la patronne du café, le curé … et même Batistou l’âne ( un vrai).

Cette troupe de bénévoles a offert durant de nombreuses années d’inoubliables moments de revigorante gaieté par des dialogues dotés d’un solide bon sens dignes du pur Pagnol Languedocien de « Lango nostro ».

D’ailleurs Charles Mouly le « papa » de Catinou ne s’y est pas trompé, ayant entendu parlé de leur adaptation de son personnage a voulu les rencontrer et les a « adoptés ». Son approbation, il l’a concrétisé par une pièce qu’il a écrit tout spécialement pour ces artistes amateurs. 

Jean Fabre et René Massé ont interprété sur scène ces deux truculents personnages jusqu’en 2002.

En 2003 Jean Fabre a renfilé le costume du Jacouti, cette fois pour l’immortaliser en vidéo. A ses cotés, c’est Georges Vaur alias Piroulet (dont les anciens n’ont pas oublié le « match de « rugeby » à Toulouse ») qui a revêtu l’embonpoint de la Catinou. L’écriture de ce scénario «  la cloche de Minjécebos » (village natal du fameux couple) est signé Charles Mouly. Il sera bientôt disponible en k7 et DVD. Et qui sait… peut être un jour séduira-t-il les programmateurs de France 3.

En tout cas jean Fabre conserve de merveilleux souvenirs de ces années sous les traits du Jacouti et croyez nous, le patois et les boutades sont toujours son quotidien, pour le plus grand plaisir de ceux qui le côtoient

Catinou et Jacouti ne sont plus sur scène mais on peut les trouver  en K7 et DVD 

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