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Un Moment Hors du Temps… avec Cépages d’Encres

       La lecture musicale sous le titre «  Méditerranéennes » mise en voix par  Françoise Paran et Henry Migaud de l’association Cépages d’Encres qui était proposée à la bibliothèque méritait un plus important auditoire…

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Peu importe… les intervenants de ce moment hors du temps ont magnifié  les citations qu’ils ont extraites  d’anthologies de textes nés sous les plumes de femmes.

Leurs voix… l’une tantôt claire tantôt suave, l’autre rocailleuse ou profonde donnaient  aux mots une ligne mélodique qui soutenait le lien entre ces passages choisis.  Se répondant, se faisant écho, s’accompagnant, Françoise Paran et Henry Migaud ont insufflé vie à ces propos réunis en une mosaïque  verbale.

Alain Beurrier et son accordéon, contribuait à l’harmonie de ces lectures, nuançant ses notes au gré de la force de mots ou la délicatesse d’autres…

Durant cette demi heure, le trio a su faire glisser le spectateur dans un agréable abandon, un oublie total du monde extérieur … pour seulement ne recevoir que les mots de ces «  Méditerranéennes »

Ils livreront à nouveau ces textes et d’autres le 23 novembre à 20h30 à la médiathèque «  « Grain d’Aile » à Carcassonne.

 

Voici quelques unes de ces citations …

  Je suis l’héritière
Des vagues et des galops
Des razzias, des bûchers
Des prisons, des charniers,
Des galères, des marchés aux esclaves
Monique Akkari
Des mots quelquefois me traversent
Des mots longtemps oubliés
D’autres jamais entendus
De mon vivant en parlers occitans
Anne Salager

Goût amer de l’exil, fatigues de l’errance,
Souffrances, quand donc prendra fin l’exode
Loin de l’air du pays ?
Rabia Djelti

Il est trop tard
pour les grands mots.
On nous acclamait
jadis, à présent
on nous craint.
Laissez donc
vos oreilles de cire
entendre la sombre prière
de notre sang.
Vesna Parun

Sur les murs aux couleurs vénitiennes
Une ombre de femme au loin
Accrochée à l’épave d’un immeuble
Laisse couler ses vomissures
Rita Bassil

Je connais le bruit du fer
Le bruit du verrou que l’on tire
De la porte qu’on pousse
Le bruit cruel de ce qui entrave mains et épaules
Depuis 5 ans, 5 longues années
Gulten Akin
Celui qui laisse passer le temps d’être heureux
Se prive en premier lieu des rires
Qui coupent le souffle, puis quelqu’un
Descend dans son regard et le brunit
Comme les couverts en argent dans les tiroirs.
Isabella Leardini

Il faudrait pouvoir dire
La nuance des verts à l’infini
La mer s’unissant au ciel
En un grand calme de pluie
Renata Ada Ruata

Ecrivez
Maintenant
Tout de suite
Nous ne sommes
Pas encore
Morts
Edith Azam

Du  petit matin au grand soir, se donner,
La peine de regarder
Et de caresser les pleurs invisibles,
Des heures passées à se dire vivant.
Jamila Abita

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