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Pierre Imbert

 Novembre 2011  

 Pierre Imbert façonne sa réussite dans un grenier
Comment imaginer que Pierre Imbert, au 2ème étage de la maison de sa grand-mère, dans le grenier, est en passe de devenir le 1er bottier ( de bottes de cavalier sur mesure) sur le marché du concours hippique en France. C’est un déjà long et beau parcours dans le monde de l’équitation, que le jeune homme, qui a aujourd’hui 36 ans, a dans ses bagages et a su optimiser.

La genèse de cette destinée hors du commun, repose dès son enfance sur sa passion du cheval. Pierre ne se contente pas de monter et il devient apprenti de Michel Sentenac, le marchand de chevaux trébéen, et sera très jeune cavalier/marchand de ces équidés destinés aux sports équestres.
Après avoir exercé pour les autres, à 20 ans, il monte sa propre écurie à Béziers tout d’abord, puis près d’Aubagne au pied du célèbre Garlaban. Là, durant 12ans, il acquiert des chevaux présentant un potentiel prometteur pour l’équitation, les travaille et les revend. En parallèle, la compétition en jumping a une grande place dans la vie de Pierre et il ne compte plus les concours de haut niveau qui l’ont mené à sillonner toute la France. Il baigne donc totalement dans le monde des cavaliers… un facteur qui sera déterminant dans la suite de son histoire…

Il y a 3 ans de cela, le jeune homme fait le point et réalise que s’il veut passer à la gamme au dessus avec des chevaux présentant plus de capacités, le risque financier est important. Il choisit alors de tout stopper et d’investir dans l’immobilier… à Trèbes.

Mais il n’est pas question de rester inactif et Pierre a en lui un rêve qui sommeille depuis de nombreuses années …

Flash back…
Dans le cadre de son service militaire, notre Trébéen intègre la Garde Républicaine de Paris. Dans ce contexte là, il a accès à tous les ateliers qui fabriquent tout ce qui est nécessaire aux militaires cavaliers. C’est dans celui du bottier, qu’il est « victime » d’un réel coup de cœur pour ce métier: le cuir, les outils, le savoir faire tout séduit le jeune homme.

Il y a donc trois ans, en pleine remise en question de sa vie d’homme, s’impose la volonté de se tourner vers ce métier. Mais ce n’est pas une mince affaire : en effet Joël Albert le principal bottier de bottes de cavaliers sur mesure ne lui livrera pas ses secrets de fabrications…  Alors il va devoir découvrir seul les « recettes » de l’élaboration d’une botte sur mesure. Durant  un an et demi dans le grenier de sa grand-mère Anne Marie, au cœur du village, Pierre investit dans des outils, cherche, travaille, expérimente…  enchaîne les tentatives de matrices qui accueilleront la résine et qui lui permettront de réaliser l’embauchoir, cette pièce de bois essentielle du galbage. « L’embauchoir , c’est l’âme de la botte » nous confie le jeune bottier.

De galère en galère, tenace et déterminé, il s’accroche… échecs, étapes encourageantes, moments de déprime, se succèdent durant des mois et des mois,  jusqu’au jour où tous ses efforts sont enfin récompensés : il réalise ses premiers prototypes de A à Z.

Il crée trois modèles, puis se penche sur le choix du nom de sa marque, car il a bien conscience que l’aspect marketing est aussi un facteur important. Après mures réflexions, nait la marque BURATTAU : Le B symbolisant pour beaucoup le luxe, le AU et sa consonance bien française, il y ajoute « Bottier Paris » pour la touche glamour.

Tout est enfin prêt, il embarque ses modèles dans la malle de sa voiture et part les présenter à ses amis du monde de l’équitation. Si au début de cette démarche, ses premiers clients portent par amitié les bottes de Pierrot, très vite ce sont les qualités de ses produits qui vont lui permettre d’entrer de plein pied en 1 an et demi sur les carrières, les écuries et les salons d’équitations.

Si sur le terrain, Pierre est le businessman, il n’en est pas moins l’artisan qui réalise les bottes qu’il vend. C’est lui même qui prend les 14 mesures de chaque  pied et jambe du client. Puis de retour dans le grenier, de nombreuses étapes l’attendent pour la création et le façonnage de chaque botte : création des gabaries personnels du cavalier, taille du cuir, adaptation de la « forme » de son pied , piquage, montage, fabrication de l’embauchoir aux mesures très précises, moulage sur cette pièce qui représente le galbe parfait du mollet du client, imprégnation du cuir pour la dilatation, passage au séchoir, « maillochage », cirage, lustrage, pose de la marque… nous en oublions surement ! Bref, le client devra patienter 4 mois avant de réceptionner ses bottes entièrement faites pour lui.

En estimant, les nombreux et délicats travaux que nécessitent ces bottes, il n’est pas étonnant qu’il faille compter 500 € pour une paire et 860€ avec l’embauchoir. Pour l’anecdote, la manutention finale et les mises en boites dans un packaging très classe, c’est dans la salle à manger de mamie qu’elles s’effectuent.

Pierre a, à ce jour, fabriqué près de 500 paires de ses bottes sur mesure et elles sont portées par des cavaliers de haut niveau de France, mais aussi de Belgique et de Suisse.

N’allez pas penser que le jeune homme, va s’assoir sur cette réussite, que nenni ! Il envisage de développer une gamme de bagagerie et malles… un projet qui signifiera surement embauche de main d’œuvre.

Voila une bien belle histoire, tapie dans un grenier et un superbe exemple de réussite d’un jeune homme qui nous inspire le dicton : « quand on veut, on peut ».
Chapeau Bas Pierre !!!

 

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